Jérôme

Publié le par Lessaim

D’abord, dû mon anarchie ne pas en souffrir, j’ai la prétention de ne pas être un pou laid. Ensuite, le pou est primordial ; je suis le plus ancien ectoparasite de l’homme : je m’accrochais déjà aux poils des singes que l’homme n’avait pas encore songé à en descendre.
Et pour rigoler, parfois, je vous balance un coup de typhus, histoire de vous "apprendre à mourir" comme disait Platon quand il me grattait sous sa toge.
Mon cousin, le morpion, affectionne des zones que je ne déteste pas non plus, même si je préfère l’occiput – très irrigué aussi. Parce que, oui : j’aime le sang. Le sang sain, de préférence. D’ailleurs, les médecins ayant constaté, au Moyen Age, que les malades avaient peu de poux (le sang d’un malade, c’est un peu le Leader Price du pou, voyez… alors qu'un bien-portant, c’est le Fouquet’s), eh ben, les médecins, disais-je, saupoudraient des poux sur les malades pour juger de la gravité de leur état : si les poux restaient, y’avait de l’espoir ! Mais si le pou s’en allait, on appelait le prêtre – et personnellement, ça m'allait très bien. S’il pouvait aujourd'hui foutre le camp quand j’arrive, ma joie serait complète. Mais, bon, le prêtre est un parasite beaucoup plus costaud que moi, et il fait bien plus de dégats sur les marmots.
J’adore être le pou sous les lauriers, histoire de voir un peu le dessous des vaines gloires.
Cela dit, je suis un être de papouilles. L’épouillage est un moment câlin très fédérateur chez les primates, sauf chez les militants d’extrême-droite capillophobes. Dans certaines îles du Pacifique, l’épouillage est une déclaration d’amour. Chez les Inuits, je porte bonheur et chez moi, c'est la femelle qui me porte, vu qu'elle est bien plus grande que moi – et qu’elle m’oblige au coït pendant des heures en m’agrippant de force à son abdomen, la salope.
J’inspire les hommes en les aspirant. Ne dit-on pas, en Grèce : « Quand le pou tarde, y’a plus de tarama. »
Et chez Brassens :
« Un soir, je l’ai surpris aux genoux de ma maîtresse,
chantant la mélopée d’une voix qui sussure,
tandis qu’elle lui cherchait Jérôme dans la tonsure. »

Rimbaud, Bruant, Gainsbourg, m’ont chanté. Pierre Perret, Boby Lapointe… que sais-je encore ?  J’ai été le diadème de vos couilles – je suis maintenant le paria des culottes. Mais nous sommes philosophes et tout pou rit jusqu’à la fin.


Publié dans Profils

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R
Rassure moi t'es bien un pou de cheveu hein???
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R
Vas-y pou-pou, t'es au poil !
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H
vas y chouine pas, j'ai deja ta contribution....Je te bise pas , je suis pas rasée !
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L
Prends ma place pour celui-là, je vais être assez short ! Enfin, je suppose que mes rodomontades absconses vous laissent de marbre, vu que votre temps, c'est de l'argent (d'ailleurs, c'est quoi votre thuriféraire ?). Et puis j'ai de l'actu à traiter, moi, c'est bientôt dérélictions européennes, et les élections, c'est du vrai boulot, c'est pas oxymoron que vos défis, là. <br /> (bises, Stipe ;) )
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J
Le prochain? Merde... je me suis inscrit d'office à celui que t'as lancé. Mais tu m'enlèves, alors, si j'ai pas droit - j'attends le prochain !
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